Les 1er et 2 juillet 2021, je me suis rendu au « Prespa Forum Dialogue » en Macédoine du Nord, dans la continuité de la rencontre du 10 juin entre le premier ministre Macédonien du Nord, Zoran Zaev, et le Président de la République, Emmanuel Macron.
Les Balkans Occidentaux ont vécu la dernière guerre menée sur le continent européen il y a maintenant plus de 20 ans. Leur vocation à adhérer à l’Union Européenne a été reconnue à plusieurs reprises mais seules la Slovénie et la Croatie ont pu la rejoindre. Pour les autres (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro et Serbie), les négociations piétinent ou n’ont pas démarré notamment du fait des conflits interétatiques et des retards qu’elles connaissent (état de droit, économie, etc.).
Parmi ces pays, la Macédoine du Nord a pris des décisions courageuses en réglant par la négociation ses conflits internes (Accord d’Ohrid en 2001 concernant les conflits ethniques avec la minorité albanaise) et externes (accord de Prespa de 2018 réglant le conflit avec la Grèce sur le nom du pays). Le démarrage des négociations d’adhésion est à nouveau bloqué, cette fois par la Bulgarie, qui souhaite interpréter l’histoire de la Macédoine du Nord.
La France a toujours été très exigeante sur les négociations d’élargissement. Elle souhaite tirer les leçons du passé ou certains pays membres demeurent corrompus ou ne respectent pas l’État de droit. C’est pourquoi elle a obtenu un changement fort du processus de négociation plus exigeant, mais aussi plus dynamique : faute de perspective européenne, ces pays sont l’objet de pressions de puissances externes comme la Chine, la Russie, voire la Turquie dans un cadre différent.
La France soutient donc le démarrage rapide des négociations avec la Macédoine du Nord et l’Albanie, en vue de la prochaine présidence française de l’UE au début 2022, et a souhaité apporter son soutien au « Prespa Forum Dialogue », organisé par les Macédoniens du Nord, rassemblant les chefs d’État et acteurs politiques de la région, pour promouvoir la coopération régionale. Notre forte délégation française, avec Alain Le Roy (ancien médiateur des accords d’Ohrid), Alain Richard (ancien ministre de la Défense dans la période des conflits de la zone), et moi-même, a permis d’assurer une grande visibilité de notre pays, exigeant mais solidaire, dans une région où la France est très attendue, comme État ami mais aussi comme leader européen. J’ai pu en particulier transmettre le message d’engagement du Président de la République aux autorités et représentants de la société civile présents sur place.
Depuis 2017, nous sommes un certain nombre de parlementaires de la majorité avec en particulier Liliana Tanguy, Mireille Clapot et Valérie Thomas, à nous mobiliser pour faire sortir les Balkans de l’impasse dans laquelle ils se trouvaient. Un travail de long terme indispensable à la sécurité de l’Europe.